Missak Manouchian au Panthéon
Missak Manouchian au Panthéon !

Une initiative portée conjointement par Unité Laïque et Nicolas Daragon, maire de Valence.

Lancement d’un Comité de soutien pour l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon 

Quelques jours après l’hommage national rendu à Joséphine Baker au Panthéon, la Ville de Valence et l’association Unité Laïque s’associent pour lancer un Comité de soutien pour l’entrée de Missak Manouchian au Panthéon.

Ce projet s’inscrit dans un moment historique particulier, celui où va, progressivement avec le temps, se clore la séquence d’hommage national aux héros de la Seconde Guerre mondiale. 

A Valence, Missak Manouchian résonne particulièrement dans le cœur des nombreux citoyens d’origine arménienne, pour qui le héros de « l’affiche rouge » fut un modèle d’intégration de la première génération d’Arméniens en France, celle directement issue voire rescapée du Génocide de 1915, premier crime de masse du 20e siècle.

Aujourd’hui encore, il incarne l’engagement des étrangers dans le combat contre le nazisme et pour la liberté au sein de « l’armée des ombres », parfois jusqu’au sacrifice ultime.

Chaque année, le 21 février, sa mémoire et celle de son groupe sont d’ores et déjà honorées, comme dans de nombreuses villes de France.

C’est pourquoi, l’association Unité Laïque – attachée aux principes républicains et à l’idéal d’universalisme –  et la Ville de Valence se sont associées pour porter le projet de transfert au Panthéon des cendres du grand résistant Missak Manouchian.

Unité Laïque et la Ville de Valence souhaitent que ce projet rassemble derrière lui la Nation.

Aussi et dès à présent, des intellectuels, des personnalités du monde politique, quelle que soit leur sensibilité, ainsi que des associations représentatives, sont sollicitées pour faire partie du Comité de soutien avant de soumettre cette proposition au Président de la République.

Denis Peschanski, historien et directeur de recherche au CNRS, spécialiste de la France de Vichy et de la Seconde Guerre mondiale, a d’ores et déjà accepté d’être le conseiller historique du projet, qui reçoit par ailleurs le parrainage de Pascal Ory, membre de l’Académie française.

CONTACTS PRESSE

Unité laïque : Jean-Pierre Sakoun – 06 08 03 57 31 – jpsakoun-president@unitelaique.org / www.unitelaique.org

Ville de Valence : Émilie Gay – 06 28 79 81 45 – emilie.gay@mairie-valence.fr / www.valence.fr

Télécharger le dossier de presse en PDF :

Qui est Missak Manouchian (1906-1944) ?



« Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. »
Missak Manouchian, Lettre à Mélinée, Prison de Fresnes, 21 février 1944.









«Vous avez hérité la nationalité française, nous l’avons méritée. »
Lors de son simulacre de procès, Missak Manouchian ripostant à ses accusateurs






Missak, dit Michel, Manouchian, né le 1er septembre 1906 à Hısn-ı Mansur et mort fusillé à trente-sept ans le 21 février 1944 au fort du Mont-Valérien, est un arménien immigré, poète, militant communiste de la Main-d’œuvre immigrée (MOI) et commissaire militaire des FTP-MOI parisiens.

Missak Manouchian naquit dans ce qui était alors l’Empire ottoman, en Arménie, dans une famille de paysans. À neuf ans, il assista aux massacres perpétrés par les Turcs contre le peuple arménien. Il perdit sa famille dont il fut, avec son frère Karapet, un des seuls survivants. Ces massacres marquèrent profondément le jeune homme déjà élevé dans le souvenir des massacres précédents de la fin du XIXe siècle.

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Le candidat à l’élection présidentielle, Fabien Roussel, s’engage pour #missakmanouchianaupantheon

Fabien Roussel, candidat communiste à la présidentielle a rencontré samedi 5 février le CCAF sud (Comité de Coordination des Organisations Arméniennes de France) au Centre culturel Sahak Mesrop de Marseille. Ont assisté à cette réunion : Pierre Ouzoulias sénateur, Jeremy Bacchi sénateur, Diko Harounyan coprésident du CCAF sud, Azad Balalas coprésident du CCAF sud, Claude khazarian trésorier Karen Kurshudian de l’ecole Abovian Hovsep Hovsepian des anciens combattants, Melikyan Loussiné altitude 5165 et Simon Azilazian pour l UCFAF .

A cette occasion, il a défendu l’initiative d’Unité Laïque pour le transfert au Panthéon de la dépouille mortelle de Missak Manouchian

Le discours fort de Fabien Roussel devant le CCAF sud – Nouvelles d’Arménie en Ligne (armenews.com)


Extrait du discours

« Souvenez-vous de celui qui est né en 1906 à Adyaman, un village
aujourd’hui en Turquie dans lequel vivaient ensemble des Kurdes, des
Chrétiens syriaques et des Arméniens.
Souvenez-vous de celui dont le père est tué en 1915 par des militaires
turcs, aux premiers jours d’un génocide qui emporta plus d’un million
d’Arméniens.
Souvenez-vous de celui qui, devenu orphelin, arrive ici à Marseille, en
1925. Puis monte à Paris pour travailler chez Citroën, adhère au Comité
de secours pour l’Arménie et au parti communiste.
Souvenez-vous de cet apatride engagé volontaire dans l’armée
française puis membre dès 1941 des premiers réseaux de résistance au sein
des FTP-MOI.

Souvenez-vous de celui qui arrêté par la police de Pétain et remis à
l’armée allemande qui le torture. Sur l’affiche rouge, son portrait est
désigné par une flèche, avec la mention « chef de bande ».
Souvenez-vous de ce combattant de la liberté fusillé le 21 février 1944
avec vingt-deux de ses compagnons, sur le Mont Valérien, dans la clairière
où tombèrent des juifs, des communistes, des gaullistes, des chrétiens, des
francs-maçons, des étrangers.
Souvenez-vous de Missak Manouchian tombé pour la France, pour la
liberté, pour une certaine idée de l’humanité qui nous unit encore
aujourd’hui.

Aujourd’hui, un comité de soutien s’est constitué pour demander
l’entrée de Manouchian au Panthéon. 
J’apporte tout mon soutien à cette
initiative. Missak Manouchian doit rentrer au Panthéon pour honorer la
mémoire de tous ces étrangers morts pour la France, de tous ces Arméniens
chassés par le génocide qui ont été accueillis par la France et qui, tout en
restant fidèles à l’Arménie, ont défendu la République et ses principes et
participé à l’essor de notre pays.
Aujourd’hui, à Marseille, je viens vous témoigner de ma solidarité
pour la République d’Artaskh et pour l’Arménie, je viens vous apporter ma
reconnaissance pour que vive une France et une République sociale, laïque
et respectueuse des peuples et de leur souveraineté. »

Après Joséphine Baker, Missak Manouchian a sa place au Panthéon

TRIBUNE – LIBERATION 13 janvier 2022

Parce qu’il symbolise l’engagement des étrangers morts pour la France dans le combat contre le nazisme et pour la République, des personnalités demandent le transfert des cendres de ce résistant fusillé en 1944 au mont Valérien.

Photographie de Missak Manouchian dans les années 30 (CRDA)

par Un collectif
publié le 13 janvier 2022 à 16h17

Nicolas Daragon, maire de Valence, ville où sont installés tant de Français d’origine arménienne et Jean-Pierre Sakoun, président de l’association Unité laïque, ont réuni autour d’eux un groupe de personnalités pour demander au président de la République le transfert des cendres de Missak Manouchian au Panthéon. Ce projet s’appuie sur l’autorité scientifique de Denis Peschanski, conseiller historique. Un large comité de parrainage est en cours de constitution dans un esprit d’unité nationale. Un appel public à signatures sera lancé au premier semestre 2022.

Missak Manouchian est mort pour la France, fusillé à 37 ans le 21 février 1944 au mont Valérien. Il représente non seulement ses compagnons de l’«Affiche rouge», mais aussi ces étrangers qui firent la France et dont la France fit des citoyens, le vaste peuple des ouvriers, typographes, cheminots, employés, intellectuels et poètes, hommes et femmes d’héroïsme et de devoir. Tous illustrent l’idéal d’une République où comptent avant tout l’amour de la patrie et l’adhésion aux principes universalistes qui la régissent.Archive (11 décembre 2009)

Avec Joséphine Baker, ils seront l’emblème de tous les êtres humains qui aujourd’hui encore, en Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique latine, chantent la Marseillaise lorsqu’ils veulent faire entendre leur cri de liberté. En 2014 encore, les insurgés du Maidan à Kiev chantaient la Marseillaise comme avant eux tous les peuples qui se sont soulevés contre l’arbitraire et la misère depuis 1792.

Militant communiste, internationaliste et antifasciste

Missak Manouchian est un Arménien, enfant rescapé du génocide ottoman de 1915, immigré en France en 1925, artisan, puis ouvrier devenu poète et résistant. Militant communiste, internationaliste et antifasciste, il s’engage dès avant la guerre dans la lutte contre le nazisme. Entré dans la Résistance, il devient le chef militaire des Francs-tireurs et partisans français – main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) de la région parisienne que les Allemands voudront frapper d’infamie, en les réunissant sur cette Affiche rouge qui les rendra immortels. C’est «en soldat régulier de l’Armée française de la Libération» qu’il meurt avec ses camarades «étrangers et nos frères pourtant».

Emancipé grâce à la République française, aux rivages de laquelle il aborda avec espoir et qui lui donna la liberté, l’égalité et la fraternité, Missak Manouchian sut se battre pour elle jusqu’au sacrifice. Il ne demanda «ni la gloire, ni les larmes, ni l’orgue, ni la prière aux agonisants». Il illustre le dévouement de ces Français par le sang versé, nourris des Lumières et de la mémoire de la grande Révolution, reconnaissants envers ce pays qui fut la terre d’accueil et le phare de tant de persécutés.

Venu en France, son «pays de préférence», il fait partie de ces Arméniens industrieux qui ont épousé la République et le peuple français, auxquels ils appartiennent désormais. Il disait quelques jours avant sa mort : «Vous avez hérité de la nationalité française, nous l’avons méritée.» A sa femme tant aimée Mélinée, le jour de son exécution, il écrivait dans une lettre immortalisée par Louis Aragon et Léo Ferré : «Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement.»

Nous sommes dans un moment de l’histoire où vont progressivement s’épuiser, faute de combattants, les hommages nationaux aux héros de la Seconde Guerre mondiale. L’entrée de Hubert Germain, dernier compagnon de la Libération, dans la crypte du mont Valérien et celle de Joséphine Baker au Panthéon sont les symboles de la disparition de ces héros. Il ne faut pas que soit oublié l’un des résistants les plus emblématiques et les plus unanimement respectés, qui symbolise l’engagement des Français de cœur dans le combat contre le nazisme et pour la République. Missak Manouchian est l’une des silhouettes les plus admirables du long «cortège d’ombres» célébré par André Malraux. 

Oui, la place de Missak, Français de cœur, Français par le sang versé, est au Panthéon.

Signataires : Nicolas Daragon Maire de Valence, Katia Guiragossian Petite-nièce de Missak et de Mélinée Manouchian, Nathalie Heinich Sociologue, Guy Konopnicki Journaliste et écrivain, Alain Minc Conseiller politique, essayiste et dirigeant d’entreprise, Pascal Ory Historien, membre de l’Académie française, Pierre Ouzoulias Sénateur, Denis Peschanski Historien, directeur de recherches au CNRS, Ernest Pignon-Ernest Artiste plasticien, membre de l’Académie des Beaux-Arts, Jean-Pierre Sakoun Président d’Unité laïque et Claudine Tiercelin Professeure au Collège de France.

Joséphine Baker au Panthéon

Le 30 novembre 2021, Joséphine Baker est entrée au Panthéon. Féministe, universaliste, antiraciste, résistante, artiste, militante, Joséphine Baker fut tout cela. Et bien plus encore. Elle fut cet assemblage complexe de toutes les facettes, riches et pourquoi pas contradictoires, qui composent un être unique. Et elle fut, en paroles et en actes, la plus sincère ambassadrice de la fraternité universelle. Celle qui dépasse les races, les clivages, les rejets, pour lui préférer ce qui nous est commun à tous. Unité Laïque est fière d’avoir soutenu dès le début cette initiative.

Retrouvons la dans la revue Regards du 1er mai 1945 , « soldat, comme tant d’autres, de cet immense et divers « effort de guerre »… lieutenante dans les F.F.A., formation de femmes enrôlées sous l’insigne du ministère de l’Air ».

Ce numéro du 1er mai 1945 relate également un événement historique : le premier vote des femmes à l’occasion des élections municipales de 1945.

Joséphine Baker au Panthéon

Unité Laïque se joint au chœur de tous les citoyens heureux, fiers et émus d’accueillir Joséphine Baker au Panthéon. À cette grande femme la patrie reconnaissante.

Joséphine Baker est entrée au Panthéon. Féministe, universaliste, antiraciste, résistante, artiste, militante, Joséphine Baker fut tout cela. Et bien plus encore. Elle fut cet assemblage complexe de toutes les facettes, riches et pourquoi pas contradictoires, qui composent un être unique. Et elle fut, en paroles et en actes, la plus sincère ambassadrice de la fraternité universelle. Celle qui dépasse les races, les clivages, les rejets, pour lui préférer ce qui nous est commun à tous.

Joséphine Baker, après avoir fui l’Amérique ségrégationniste, déclarera son amour à Paris, et entrera en résistance pour la France, ce pays qui, s’il doit lui-même combattre le racisme, n’en reste pas moins cette République indivisible, laïque, démocratique et sociale dans laquelle elle « n’eut plus jamais peur ».

« La France est fille de sa liberté » pour citer Jules Michelet. Joséphine Baker est notre sœur à tous. L’accueillir au Panthéon, c’est continuer le récit de notre histoire commune et redoubler d’effort pour cet idéal républicain toujours en devenir.

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Pour que Missak Manouchian accompagne Joséphine Baker au Panthéon

Unité laïque Communiqué de presse du 16 mai 2021.

« Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. » Missak Manouchian, Lettre à Mélinée, Prison de Fresnes, 21 février 1944

L’association UNITÉ LAÏQUE soutient pleinement l’initiative de Laurent Kupferman demandant le transfert des cendres de Joséphine Baker au Panthéon.

Joséphine Baker a toujours manifesté son amour de la France républicaine et laïque et sa reconnaissance pour ce pays antiraciste qui fut la terre d’accueil de tant d’artistes noirs américains, qui trouvaient enfin dans notre pays la dignité et l’humanité qu’on leur refusait outre-Atlantique.

Joséphine Baker incarne l’engagement des femmes et des étrangers dans la résistance, dans la lutte contre le nazisme et pour l’égalité des droits. Il est d’autres histoires qui illustrent, elles aussi, le dévouement de ces étrangers, Français par le sang versé, amoureux de la liberté et des Lumières, nourris de la mémoire de la grande Révolution, qui ont combattu l’ennemi nazi sur le sol de la France, occupée et sous le joug.

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